Geoff Johns présente Green Lantern intégrale tome 1 [review comics]

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Dans quel format je lis ça : Ce volume publié par Urban Comics en 2016 regroupe 3 albums simples parus précédemment :

  • Le retour d’Hal Jordan
  • Geoff Johns présente Green Lantern tome 1 – Sans peur
  • Geoff Johns présente Green Lantern tome 2 – Les oubliés

Ce qui correspond en VO aux chapitres :

  • Green Lantern: Rebirth #1-6 (à ne pas confondre avec la série VF du même nom, correspondant à l’ère DC Rebirth)
  • Green Lantern Secret Files and Origins (2005)
  • Green Lantern (v4) #1-13
  • 52 #22 back-up

Pour vous procurer cette intégrale en librairie, il faut débourser 30 €, un montant très raisonnable vu la taille du pavé (512 pages) et sa qualité éditoriale. On y retrouve notamment une préface par Brad Meltzer (Crise d’identité), une frise chronologique, la proposition originale de l’auteur, une explication du découpage des épisodes et une galerie de couvertures.

Il s’agit de la première intégrale (sur 7) couvrant tout le run de Geoff Johns sur Green Lantern. et se déroulant en parallèle des albums Green Lantern Corps qui paraissent actuellement chez Urban.

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Des prérequis ? Aucun, car le lecteur est bien accompagné dans la découverte de cet univers. En effet, le propos introductif, le chapitre Secret Files, la fiche personnage extraite de la (très bonne) série 52 et les subtils rappels de Geoff Johns tout au long des chapitres aident à replacer l’histoire dans le grand contexte historique des comics DC.

Pour les plus pointilleux, afin de tout connaître du nouveau statut du héros Hal Jordan, il est possible de lire au préalable :

  1. Emerald Dawn I et II (inédits en VF)
  2. La mort de Superman (Urban, collection DC Essentiels)
  3. Emerald Twilight (Urban, collection DC Confidential)
  4. Zero Hour (Semic)
  5. Final Night (Semic)
  6. Day of Judgment (inédit en VF)

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Le pitch : Alors que Kyle Rayner patrouille en tant que Green Lantern au fin fond de l’espace, il apprend le retour imminent d’une menace cosmique. Pendant ce temps, sur Terre, on découvre Hal Jordan qui partage désormais l’enveloppe corporelle du Spectre, une entité vengeresse surpuissante. Retrouvant ses anciens camarades John Stewart et Guy Gardner, ils sont témoins d’étranges événements.

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Ce que j’en ai pensé : Il y a une petite dizaine d’années je découvrais Le retour d’Hal Jordan, bijou d’arc narratif qui ouvre cette intégrale. Il s’agissait de l’une de mes premières lectures sur les porteurs d’anneaux. Et c’est aujourd’hui le comic-book que j’ai le plus relu. En seulement 6 chapitres, il a fait naître en moi une passion immodérée pour cet univers aussi vaste que dense, un attrait qui persiste encore malgré les années.

J’ai pourtant mis longtemps à rédiger cette review, si on excepte le battle comics posté ici il y a quelques temps. Pour tout vous dire, j’ai rédigé le présent article il y a quelques mois et l’avais un peu oublié dans les méandres de mes fichiers. Ce retour sur la première intégrale de Geoff Johns sonne donc comme l’occasion idéale de (re)déclarer ma flamme à ce que l’auteur a fait sur ces personnages et sur tout l’univers DC (Infinite Crisis, 52, DC Universe Rebirth)

Ici, il est surtout question d’Hal Jordan, mais pas que. Tout le Corps des Green Lantern se trouve mis à l’honneur. Nous y découvrons comment cette police stellaire réalise des constructions lumineuses à l’aide de bagues de pouvoir. Ces aventures cosmiques permettent de découvrir une caractérisation fouillée des porteurs d’anneaux, leur camaraderie chevillée au corps et leurs interactions avec les autres héros DC. Dans ce registre, l’opposition des Lantern avec Batman révèle des échanges houleux (et savoureux !)

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Côté scénario, Johns livre une véritable masterclass. Des intrigues prenantes, un rythme effréné et de nombreux rebondissements servent la refonte d’une mythologie née en 1959 (!) Tout en jouant avec la continuité, l’auteur pioche dans l’âge d’argent pour développer ses concepts phares, se payant même le luxe d’y intégrer le premier Green Lantern Alan Scott qui tirait ses pouvoirs de la magie depuis les années 40. Bref, les thèmes de l’héritage, de la rédemption et de l’héroïsme atteindront leur paroxysme dans les pages de ce blockbuster.

Parmi les apports de tonton Geoff, je retiendrai notamment la façon unique qu’a chaque Lantern d’utiliser l’arme la plus puissante de l’univers : l’architecte John Stewart échafaude scrupuleusement ses constructions, l’artiste Kyle Rayner les dessine dans le détail, la bague de Guy Gardner fait des étincelles tellement elle déborde d’énergie, Hal Jordan fait dans l’efficacité avec des gants de boxe géants et Kilowog n’active souvent même pas son anneau, préférant utiliser sa force brute. Dommage d’ailleurs que ces ajouts du scénariste soient si peu réutilisés ensuite.

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La partie graphique régale à chaque page, portée tout d’abord par le controversé Ethan Van Sciver (Flashpoint – Le prélude), puis par plusieurs autres dessinateurs comme Ivan Reis (Clark Kent : Superman) et même Darwin Cooke (The New Frontier) sur un chapitre. Les constructions de planches explosent la rétine, la couleur verte semblant briller à travers le papier, n’en déplaise à mon compère Erdé de La Bande des Comics.

Seul bémol à cette intégrale, les chapitres suivant Le retour d’Hal Jordan semblent un peu fades par rapport au feu d’artifice de l’ouverture d’album. Formant des mini-histoires de 1 à 4 chapitres chacun, ils restent cependant de très bonne facture et posent les jalons pour la suite d’un run qui va s’avérer incroyable.

En conclusion, je recommande vivement cette intégrale pour découvrir Green Lantern, le point d’entrée idéal pour tout nouveau lecteur francophone.

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Pour la petite histoire : Ron Marz, l’auteur d’Emerald Twilight, souhaitait faire revenir le Corps des Green Lantern à la fin de son run, dans une configuration réduite dirigée par John Stewart et le gardien Ganthet, mais la fin de son contrat en a voulu autrement. Son successeur Judd Winnick a pris une autre direction narrative et il faudra donc attendre Le retour d’Hal Jordan pour voir son plan se réaliser sous la houlette de Geoff Johns.

Ma note :  5

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Je lis ça en écoutant : Quoi de mieux pour ce bon Hal que le morceau Top Gun Anthem version 2022 ? Figurant dans la bande originale du film Top Gun Maverick, composé par Harold Faltermeyer et revisité par Hans Zimmer flanqué entre autres de Lady Gaga, rarement le mot “épique” n’aura autant collé à quelques notes de guitare électrique.

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