[review comics] Nightwing Infinite tome 1 – Le saut dans la lumière

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Après 5 mois sans poster la moindre review, quoi de mieux que ce cher Dick Grayson pour me donner envie de revenir vous parler d’une lecture comics. Vous avez probablement aperçu cette couverture avec sa belle gueule partout sur les réseaux ces derniers jours. C’est parti pour mon propre “saut dans la lumière” !

Dans quel format je lis ça : Premier tome de la série Nightwing Infinite, il est paru le 25 février dernier chez Urban Comics. Écrit par Tom Taylor (Injustice, DCeased) avec Bruno Redondo (Injustice, New Justice), accompagné de Rick Leonardi et Neil Edwards au dessin, ainsi que Adriano Lucas à la couleur, il compile les épisodes #78 à 83 de la série régulière Nighwing (v4) publiés par DC de mai à octobre 2021 aux US, soit un total de 160 pages pour la somme de 16 €.

Des prérequis ? Ce récit se déroule après les événements tragiques de Batman Rebirth tome 9 – L’aile meurtrière (ou Batman bimestriel #2) puis de la Joker War. La nouvelle ère Infinite sonne ainsi le retour en librairie du Jeune Prodige en solo, suite à la série Nightwing Rebirth qui s’était arrêtée au volume 5, laissant de nombreux chapitres non publiés en VF, à l’exception du Batman bimestriel #12 qui propose une poignée d’épisodes. Mais vu la piètre qualité de toute cette période, ce n’est pas un gros manque… Et comme d’habitude, Urban nous gratifie d’un éditorial replaçant l’album dans son contexte. Il est donc possible de lire ce tome sans aucun prérequis.

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Le pitch : Nightwing est de retour dans sa ville de Blüdhaven, mais la mairie est briguée par une nouvelle venue au patronyme rappelant l’individu à l’origine de la mort de ses parents.

Ce que j’en ai pensé : J’attendais cette publication de pied ferme, hypé par la promesse de voir Tom Taylor et Bruno  Redondo reprendre en main la destinée de Nightwing.

Précisons que Dick Grayson est l’un de mes personnages préférés. Sous le masque de Robin, Nightwing, Batman ou à visage découvert comme dans l’excellente série d’espionnage Grayson, qu’il dirige les Titans ou aux côtés de la Bat-Family, cet archétype du grand frère est clairement celui dont je me sens le plus proche, de par sa droiture combinée à un indéfectible optimisme.

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Pourtant, aucun récit majeur ne lui avait été consacré individuellement jusque-là. Pire, les auteurs prenaient un malin plaisir à le maltraiter, comme dans La Cour des Hiboux, Forever Evil ou Injustice du même Tom Taylor. L’auteur australien était donc attendu au tournant pour réparer la funeste destinée de Grayson dans sa saga dérivée du jeu vidéo (un “caillou” dans sa chaussure…).

Ainsi, ce volume va au-delà des attentes. Taylor dépeint les relations entre protagonistes avec une rare justesse : la friend-zone de Barbara Gordon, le tchat de la Bat-Family, l’affection d’Alfred… Comment ne pas avoir les yeux embués lors de l’anecdote de la vaisselle ou la lecture de la lettre ? Le scénario n’a pourtant rien de renversant, mais la fraîcheur du ton et quelques twists permettent de garder l’intérêt pour l’intrigue.

Côté graphisme, Bruno Redondo sert idéalement la narration, avec d’excellentes idées de découpage, comme ces scènes de bâtiments en coupe et plans de masse dans lesquelles sont représentées plusieurs étapes de l’action, ou encore les zooms type notice technique de gadgets, façon Hawkeye de Fraction / Aja.

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La filiation avec cette œuvre se fait encore plus évidente quand Dick sauve un chiot rappelant Pizza Dog. Elle est aussi soulignée par la dimension urbaine du récit. Véritables claques visuelles, les pleines pages de décors extérieurs très détaillés contribuent à donner une âme à Blüdhaven.

Bref, avec sa luminosité bienvenue en ces temps maussades, ce tome est déjà un incontournable de la nouvelle période Infinite Frontier.

Pour la petite histoire : Haley, le nom du chiot dont il est question ci-dessus, est un clin d’œil au cirque Haly dans lequel Dick a grandi avec sa famille de trapézistes. Ce nom a été choisi à l’issue d’un vote des fans organisé sur le compte twitter de Tom Taylor. La coolitude incarnée ce type !

Ma note : 5

Je lis ça en écoutant : L’album Big Renni sorti par la rappeuse américaine Renni Rucci en 2019 et dont est extrait le titre Light 30 avec son bruitage de ressorts plutôt évocateur ainsi que ses allusions au basketteur Stephen Curry, jersey n°30 chez les Golden State Warriors. #DubsNation